Les oubliés de la politique: co-construire demain ensemble

Depuis quelques années un sentiment d’abandon se propage chez une partie grandissante de la population. Ce sentiment, couplé à celui du déclassement, est également corollaire d’une montée des extrêmes et d’une méfiance envers la politique et les institutions. Dans un monde à l’avenir incertain, un climat social, économique, sanitaire et écologique tendu, comment comprendre, identifier, et co-construire l’avenir avec ceux et celles qui se définissent “oubliés” de la politique ?

Quel projet pour déconstruire et comprendre la méfiance envers la politique ?

I- Interroger les causes du phénomène et sortir de ses préjugés

L’ampleur que prend le phénomène de décrochage avec la politique et de défiance interroge légitimement. Quels profils ont les “oubliés de la politique? Quelle formation ? Quelle catégorie d’emploi? Quelle place dans la société ? Quelle projection ces oubliés ont ils d’eux-mêmes et quelle est celle que les autres ont d’eux ?

Ces personnes, il ne faut pas les voir comme des extrêmes, mais plutôt comme des “fâchés” à ne pas éloigner encore plus. Les comprendre c’est un premier pas pour leur proposer une solution. Au delà de positions parfois problématiques, comment ces personnes en sont arrivées là ? Autant d’interrogations que ce projet permettra de résoudre si nous le menons dans de bonnes conditions, avec un suivi et une exploitation des résultats.

Leur offrir un espace sécurisé et sécurisant afin de pouvoir s’exprimer, et pour nous de pouvoir réfléchir collectivement, c’est l’objectif.

II- Répondre en proposant un projet collectif créer un espace de dialogue

La finalité du projet proposé est de tirer des enseignements après avoir mis en dialogue des personnes avec des profils différents: ruraux, urbains, périurbains de différentes classes sociales et origines, visibles ou invisibles.

Dans ce même espace, seront également présents des acteurs, politiques ou non, qui interagissent avec eux à différents échelons et moments de leur vie. Le but étant de travailler pour dépasser les représentations et créer un espace de coopération.

Somme toute, c’est accompagner différentes personnes, de différents territoires, au sein de différents groupes.

On peut songer, par exemple, à un groupe de jeunes urbains, un groupe rural et/ou périurbain, et un groupe mixte.

La finalité c’est de ne pas s’imposer comme expert, mais comme animateur d’un débat organique et sécurisant entre les participants.

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III- Une organisation à taille humaine avec un veritable suivi

Il est essentiel de commencer ce travail par la mise en place d’un groupe de suivi qui a pour objet de travailler au recrutement, au suivi du dispositif et à son adaptation au fil de lot. C’est essentiel afin de ramener les “muets politiques” et créer des lieux de parole mais surtout de pensée où les seuls présents ne sont pas les convaincus.

Un travail de terrain doit être également mené pour s’ajuster au territoire et accompagner le-dit recrutement.

L’animation des groupes par site, avec la question de la taille des groupes (10? 20?), Un temps doit être également utilisé pour valoriser les retours d’expérience et des groupes, sous différents formats (Podcasts, écrits,…).

Sur le bilan et les perspectives, une véritable réflexion doit être menée afin que le projet se transforme en quelque chose d’individuel ou collectif.

IV- Quels financements ? Coûts ? Partenaires ?

Afin de mener à bien un projet de cette envergure, il est essentiel de trouver des financements. En effet, c’est environ 150 000€ à 200 000€ de financement qu’il convient de réunir afin de pouvoir développer cette initiative du début à la fin, et d’opérer un véritable suivi.

Cette somme englobe les frais de fonctionnement, environ 20 000€ par an et par espace (ce qui inclut le système local et l’intervenant), et 100 000 euros pour les frais pour l’organisateur.

Parmi les partenaires possibles, on peut naturellement s’orienter vers des financements publics (quelle strate ? département ? régional ? national?). Les partenaires privés aussi pourraient être sollicités.

Participation, engagement et légitimité

Quand on parle de faire ensemble, les questions de participation, de légitimité de chacun, d'engagement, sont à prendre en compte

Avant de parler de la participation et des questions qu’elle pose, il est nécessaire de la définir : Elle correspond aux démarches, procédures éventuelles  mises en oeuvre pour donner un rôle aux individus dans la prise de décisions les affectant.

Participer, c’est donc un engagement.

La participation pose plusieurs questions :

  • Le rapport de pouvoir : entre commanditaires et participants
  • La répartition claire des rôles, des enjeux, des limites de la participation
  • La clarté de l’intervenant sur son positionnement vis-à-vis du groupe
  • La qualification de la participation : quel statut ?
  • L’importance de la conflictualité pour construire une perception commune
  • Qui participe ?  Les volontaires ? Tous ? Si on veut un regard pluriel, comment accueillir et permettre la pluralité, la place de l’autre ?

Mais elle est souvent disqualifiée :

On peut, à ce titre parler de la démocratie participative et représentative.

Il est parfois difficile pour des élus, des dirigeants de donner ce pouvoir. Par ailleurs, c’est souvent un travail de groupe, parfois compliqué qui consiste à construire un avis et un positionnement collectif après de nombreux débats. Cet engagement ouvre une forme de responsabilité collective qui parfois n’est pas prise en compte à la hauteur du travail réalisé. Un sentiment de ne pas avoir été écouté crée de la suspicion.

 

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Participation oui, mais quand la participation remet en cause l’autorité, cela peut être difficile à accepter.

 

Un autre problème se pose lorsque l’on demande l’avis d’une population : les rapports de pouvoir des uns avec les autres qu’ils soient tacites ou non. Ce rapport de pouvoir peut influencer la parole amenant des peurs, retrait dans l’expression de certaines participants.

 

Les places, la légitimité:

La question de la participation pose la question des participants : quelle est la place de chacun ? comment dépasser les leaderships, porte-parole et permettre la pluralité pour une participation élargie ?

 

Pour répondre à ces problématiques il est nécessaire de permettre à chacun de se sentir légitime : on a le droit de s’exprimer de manière fragile, de balbutier, de ressentir des émotions autre que celles des autres. Permettre l’expression à partir de soi avec ses fragilités plutôt que d’exiger une parole qui correspond à une forme de norme dans laquelle tous ne rentrent pas.

 

Ainsi en tant que tiers animateur de la participation, il est nécessaire de prendre en compte ces différents aspects, et rester en questionnement permanent sur les places de chacun, sur la mobilisation et la démobilisation

Faciliter l’écoute au-delà de la fragilité :

Souvent la parole tue pendant des années a besoin d’accompagnement, on ne dit pas exactement ce que l’on voudrait dire. Elle commence avec des émotions et des mots maladroits. Il est donc nécessaire de les écouter pour permettre une compréhension et un accompagnement approfondi et adapté.

Développer la participation, c’est apprendre à écouter l’autre, se décentrer, lâcher avec son militantisme intérieur pour prendre la position de tiers.

Temps long de mobilisation et d’accompagnement de l’engagement

La participation ne se décrète pas. La mettre en place est un savoir-faire complexe,  elle demande du temps pour qu’elle soit représentative de toutes les parties prenantes. Si nous avons chacun nos points de vue, rester tiers engagé en tant qu’animateur est un travail de chaque instant qui permet à la parole d’émerger dans sa fragilité.

La place des invisibles : Pour leur laisser une place et leur permettre de participer, Il est primordial de comprendre l’intérêt que pourraient avoir les invisibles à s’engager dans la participation, de comprendre les peurs, les enjeux sous terrains (place, légitimité, risque de se sentir humilié)

La participation est le plus souvent pensée par des « sachants », qui ne sont pas forcément prêts à faire le pas de côté pour faciliter la place de l’autre, accepter la parole fragile, les émotions non reconnues dans son groupe d’appartenance.

Développer la participation c’est accepter de se laisser déranger.

Vivre ensemble et avec les autres

Que ce soit au nom de l’origine culturelle, de l’orientation sexuelle, de l’apparence physique, de l’âge, du genre ou encore du rapport au handicap, tout mode de discrimination est inacceptable. Ainsi, lutter contre la discrimination et en défendre les victimes peut permettre d’avantage d’égalité entre citoyens. Notamment lorsque celle-ci est remise en cause par des comportements et des positionnements qui créent une injustice.

Comment défendre ses droits et se faire accepter sans s’enfermer dans une forme de victimisation ?

Comment permettre l’acceptation par tous de sa singularité dans le quotidien ?

Notre stratégie repose sur la création de groupes de parole de personnes vivant toutes sortes de discrimination (racisme, LGBTQ+, jeunesses, etc.). Cela a pour but de se rencontrer, comprendre les problèmes auxquels chacun est confronté, et élaborer ensemble des solutions de lutte contre la discrimination à travers la connaissance et la prise en compte de chacun. L’idée est de penser la lutte contre la discrimination comme un défi général à combattre ensemble et sortir du schéma de victimisation et individualisme de chacun.

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Pour cela, des outils d’animation sont nécessaires :

  • La coopération :

Dépasser la peur du conflit pour coopérer afin de permettre la conflictualité dans un environnement sécurisé. L’objectif est de se dire les choses, dépasser les clivages et les tentations de radicalisation ou de pensée unique.

Cela est possible en favorisant :

    • Le dialogue
    • Une attention à la diversité et la représentativité des participants dans les groupes
    • La confrontation et le débat d’idées respectueux du narratif de l’autre pour dépasser les représentations et les préjugés
    • L’implication personnelle pour sortir d’un climat d’apathie ou de démotivation
    • La recherche pour innover ensemble dans des modes de fonctionnements agiles
    • L’exercice de contre-pouvoirs, garants de l’équilibre dans de l’organisation
  • La prise en compte de la légitimité de chacun.

Créer le cadre qui permette à chacun d’oser être soi et s’affirmer. Ainsi, permettre l’expression, au-delà des peurs, timidités, enjeux de pouvoir et leadership, tout en tenant compte de l’intérêt collectif et individuel à s’engager.

 

Mise en oeuvre:

Tout d’abord, mettre en mouvement les acteurs et les instances, instaurer un collectif au travail :

  • Mobiliser les acteurs diversifiés et représentatifs,  engagés ou invisibles afin de créer un réseau
  • Les faire se rencontrer au delà des représentations de chacun et favoriser une parole plurielle
  • Travailler à l’émergence de proposition concrètes pour permettre à chacun de se sentir d’avantage inclu et reconnu

Ensuite, écouter et prendre en compte les besoins

  • Mettre en place un plan d’actions précis qui répond aux besoins des acteurs
  • Intégrer le point de vue de chacun

  

Patients, aidants et soignants: leurs solitudes

Les services d’hospitalisation à domicile sont en plein essor.
L’enjeu : permettre au patient de vivre chez lui tout en étant soigné par les différents professionnels de santé comme à l’hôpital.
Le patient se retrouve dans un contexte familial ou les proches sont à son chevet pour l’accompagner.

Les points positifs:

  • Un contexte plus doux pour le patient qui ne vit pas au milieu de l’agitation de l’hôpital mais dans un environnement familier
  • Une possibilité pour les proches d’être au coté du patient
  • Un modèle économique beaucoup moins honéreux que l’hôpital.
 

Tout porterait à croire que l’hospitalisation à domicile (HAD) est l’enjeu de l’avenir. Pourtant, un élément n’est souvent pas pris en compte et crée des difficultés au quotidien. L’aspect contenant et sécurisant présent à l’hôpital n’est pas pensé en tant que tel pour l’HAD et questionne le modèle.

Par ailleurs le développement très rapide de l’HAD amène les structures à se centrer sur son expansion, d’avantage que de construire des équipes stables et engagées.

Ainsi les proches se retrouvent parfois épuisés et sous stress de devoir porter au quotidien un patient en souffrance. Ils doivent gérer les alertes pour appeler le service de soin qui, dans l’hôpital, est présent en permanence. Même si des outils sont mis en place (groupes de parole, café des aidants, …) il serait bon d’aller plus loin dans l’accompagnement des aidants et des soignants.

La question du collectif construit par les soignants est importante. Ils travaillent principalement à domicile et les lieux de rencontre, de transmission, d’analyse de leurs pratiques, de synthèse ne sont souvent pas suffisants au regard du temps passé sur les actes auprès des patients.

« Avant on s’appelait tout le temps »

« On est toujours sur le terrain, on ramène le terrain à la maison quand on fait des transmissions hors du temps de travail »

« Les transmissions sur le dossier du patient se font maintenant sur informatique ou par mail »

 

Faire collectif et manager les équipes de soignants est un élément essentiel à la mise en œuvre d’un accompagnement adapté. Beaucoup expriment une forme de solitude face aux patients. Eux non plus ne sont pas contenus par les système hospitalier. Le risque est de créer une juxtaposition de soins par des professionnels indépendants les uns des autres.

 

« On a plus de temps ni d’espace pour se voir et échanger. Avant on se voyait tous les midis. On voyait tout le monde. Maintenant c’est une fois par semaine et si tu ne travailles pas ce jours-là, tu n’y participes pas »

« On est seul au chevet du patient »

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Deux éléments sont à prendre en compte et à structurer :

  • Le contenant (projection des murs de l’hôpital dans ce qu’il crée de sécurité en constituant un point d’appui)
  • L’appartenance à un collectif (sortir d’une succession de soins envers un patient pour former un collectif de soignants accompagnant dans une globalité pour le bien des patients et pour l’efficience du soin)

Des modèles d’accompagnement à domicile fonctionnent de manière positive, certains SESSAD (service d’éducation et de soin spécialisé à domicile) par exemple où les enfants porteurs de handicaps sont accompagnés, mais sont également invités à faire partie du collectif, où le projet de soin est co-construit entre patients, soignants et aidants et où les accompagnants sont structurés en équipes pluridisciplinaires.

Notre proposition :

  • Constituer un groupe de travail composé à la fois de professionnels représentatifs, de cadres et d’aidants
  • Développer l’écoute pour que chacun se rende compte des enjeux du collectif
  • Confronter les représentations en prenant en compte le sentiment de solitude et les problématiques personnelles, les dépasser pour penser ensemble
  • Construire des propositions collectives pour aider à se sentir appartenir et favoriser la relation triangulaire entre professionnels, aidants et patients

FORMATION: Accompagner des collectifs innovants et engagés

Pourquoi ?

Vous accompagnez des collectifs au quotidien et vous vous sentez parfois démuni ou impuissant.

Vous aimeriez être d’avantage vecteur de coopération, d’engagement, de créativité collective.


Quoi ?

L’enjeu de la formation est de comprendre et intégrer une posture qui permette :

  • D’accompagner le changement dans des groupes, 
  • De comprendre les enfermements, freins, blocages, peurs, haines et représentations pour une meilleure inclusion de chacun au service de l’intelligence collective.
  • De favoriser la prise en compte de la légitimité de chacun
  • D’apprendre à utiliser le dialogue conflictuel.
  • De favoriser l’engagement dans un processus d’innovation collective.  


Comment ?

Six modules de deux jours successifs de septembre 2024 à mars 2025. A l’issue de ceux-ci, un accompagnement à la professionnalisation est proposé pendant un an, sous forme d’analyse des pratiques professionnelles et d’assistanat dans des groupes d’intervention. 

Les différents modules :

  • Construire avec les autres: comprendre les mouvements individuels et collectifs dans les groupes, leurs conséquences, peurs, représentations et préjugés. Comment s’engager ensemble ? 
  • Prendre conscience des masques: Image de soi, image de l’autre dans le groupe, appréhender les enjeux du besoin de se faire accepter et reconnaitre.
  • Repérer les zones d’ombre: enfermement sur son groupe d’appartenance, jugements de valeur, voire « radicalisation ».
  • Développer sa légitimité: personnelle et sa légitimité sociale : percevoir les enjeux de toute puissance / impuissance et les enjeux de pouvoir dans les groupes.
  • Ajuster sa posture d’accompagnant: en sachant saisir les mouvements non verbaux du groupe (intelligence émotionnelle, corporelle et résonance).
  • Développer sa créativité: s’ouvrir à l’intranquilité féconde au service de l’intelligence collective et de l’innovation.

Le calendrier des différents modules :

25 & 26 novembre 2024: Construire avec les autres

13 & 14 janvier 2025 : Prendre conscience des masques 

10 & 11 février 2025: Repérer les zones d’ombre 

24 & 25 mars 2025 : Développer sa légitimité

19 & 20 mai 2025: Ajuster sa posture d’accompagnant

7 & 8 juillet 2025 : Développer sa créativité

Tarifs

6300€ hors taxes entreprises

3200€ hors taxes particuliers

N’hésitez pas à nous contacter : contact@lesparoliers.com / Bruno Deffontaines : 06 61 12 49 91

Fiche pédagogique de la formation animée par Bruno DEFFONTAINES

 

Organisation générale

Nombre de jours et d’heures :

10 journées de 6 heures entre septembre 2024 et mars 2025 soit 60 heures

10 demi journées de 3 heures soit 30 heures de septembre 2024 à juin 2025 (Analyse de Pratiques)

Lieu : PARIS

Effectif : entre 5 et 12 stagiaires

 

Objectifs de la formation

Comprendre et Intégrer une posture qui permette au participant

· D’accompagner le changement dans des groupes,

· De comprendre les enfermements, freins, blocages, peurs, haines et représentations pour une meilleure inclusion de chacun au service de l’intelligence collective.

· De favoriser la prise en compte de la légitimité de chacun et le du dialogue conflictuel, au delà des sentiments d’impuissance et/ou des tentations de toute puissance,

· De permettre l’engagement de chacun dans un processus d’innovation collective.

 

Moyens pédagogiques et techniques

Apports théoriques, études de cas clinique, exercices en sous-groupes et en groupe plénier.

Niveau de connaissances préalables nécessaires du stagiaire

Expérience professionnelle d’accompagnement de collectif

 

 

Accessibilité personnes porteuses de handicap

Une attention à l’accueil des personnes porteuses de handicap moteur est portée pour leur permettre d’accéder à la formation. En ce qui concerne les personnes porteuses de handicap psychique, un entretien préalable est nécessaire pour étudier la faisabilité. L’accès est garanti aux personnes à mobilité réduite.

 

Titres et références de Bruno DEFFONTAINES

Master 2 FIAP, Analyse de Pratiques professionnelles université de Nanterre, Formation de thérapeute social, Formation de formateur consultant Dojo, Paris,

Expérience de 15 ans d’accompagnement de collectifs, entreprises, institutions, collectivités, associations.

Le cabinet est enregistré comme organisme de formation auprès de la DIRECTTE et il est certifié, enregistré sur Datadock.

 

Prérequis :

Avoir une expérience d’animation de collectif

Moyens permettant d’apprécier les résultats de l’action de formation

Un écrit à livre ouvert permettra d’évaluer l’intégration des connaissances et des compétences acquises au cours de cette formation.

Suivi individuel au cours de la formation

Un échange est proposé à la fin de chaque journée pour permettre à chacun de s’exprimer sur son engagement et son niveau de motivation, et adapter le cas échéant la pédagogie et le processus des modules suivants.

Sanction de la formation

Une attestation mentionnant les objectifs, la nature et la durée de l’action et les résultats de l’évaluation des acquis de la formation sera remise au stagiaire à l’issue de la formation.

Ces jeunesses qui questionnent la société: comment inventer demain avec elles ?  

La jeunesse vient toujours questionner le monde établi sur ses principes. Les jeunesses contemporaines ont grandi dans le chaos, elles peuvent apprendre au monde à vivre avec. Comment faire avec elles, les écouter, dans leur diversité, dans les points communs ?

Les jeunesses nous interrogent

Nous sommes interpellés à plusieurs niveaux ces derniers mois : des questions sur l’accompagnement à l’inclusion des jeunesses. 

  • Des jeunesses au travail : une forme d’incompréhension, voire d’impuissance entre jeunes et managers. 

« Comment recruter, comment encadrer et travailler avec les jeunes qui passent dans les organisations ? »

 

  • Des jeunesses de milieu rural : appel d’un proviseur de lycée technique 

« Comment recréer de l’espérance dans un espace qui semble névrosé, sans avenir, moribond ? » 

 

  • Des jeunesses qui refusent le cadre scolaire : jeunes qui se projettent champion de football dans un club professionnel 

« Comment trouver sa place entre toute puissance et impuissance ? » 

 

  • Des jeunesses en errance : émeutes du début de l’été 2023 dans les quartiers populaires. « On a perdu les jeunes » Disent certains accompagnants qui travaillent depuis des décennies dans les quartiers) 

« Comment aller vers et « retrouver » cette jeunesse et l’accompagner ? » 

 

  • Les ”invisibles“ : enjeu fort de l’inclusion, si on ne veut pas développer des formes de radicalisation diverses.  

« Comment leur permettre de se sentir inclus dans une société où aujourd’hui ils ne voient pas leur place ? » 

 

  • Les relations intergénérationnelles :  envie de faire se rencontrer les jeunes et les anciens en EHPAD.  « On veut travailler l’intergénérationnel mais on ne sait pas mobiliser la population jeune, ado dans ce travail »  

« Comment donner le désir de connaître l’autre ? »  

Ces jeunesses qui questionnent 2

Les jeunesses, un problème  ou une solution ?  

Quelques soient les représentations de chacun, on ne peut faire qu’avec elles.  

Un environnement vecteur de troubles  

 Quelques éléments de contexte à propos de notre environnement, dans lequel les jeunes baignent depuis tout petit :

 

  •  Le dérèglement climatique : 

« Est-ce que quelqu’un est préoccupé réellement chez les décideurs ? » 

« Si on ne réagit pas dans 2 ans c’est foutu. »   

Le temps passe et quelques années après, les changements sont loin d’être à la hauteur de l’enjeu.  

Les jeunes ont grandi avec ces paradoxes, entre engagement individuel, parfois dans des collectifs, et passivité dans une forme d’impuissance généralisée. 

 

  • Certains médias de communication et de propagande  

Ils créent de nouveaux rapports à la connaissance : des vérités alternatives, des injonctions à croire et à se positionner, que ce soit dans la propagande de médias ou décideurs, ou de divers lobbyings.  Pas de place pour la complexité, pas de place pour douter, pas de place pour penser.   

 

  • La méritocratie et l’individualisme : 

D’une part l’ascenseur social semble en panne, mais on fait croire à chacun qu’il est entièrement responsable de sa réussite ou de son échec. L’individualisation des parcours se développe dans le milieu scolaire et universitaire. La question de l’environnement devient secondaire et le rapport au collectif n’est que très peu pris en compte.  

Dans certains milieux, la défiance envers les institutions grandit. La république perd du terrain au profit de communautarismes qu’ils soient culturels ou sociaux.  

 

  • Exister, se raconter sur les réseaux sociaux : 

Les réseaux sociaux sont devenus un espace de socialisation. Le besoin d’exister, d’être reconnu, de raconter l’histoire de sa vie et de faire collectif passe par les médias. Sans la rencontre physique, les réseaux sociaux déploient une ouverture au monde désinhibée. Ils amplifient positivement ou négativement la portée des échanges, de la reconnaissance au harcèlement violent voire à la haine.

 
 
La puissance des jeunesses :  

 

  • L’engagement : 

Il est différent selon les profils et les classes sociales, mais on ne peut parler de désengagement de la jeunesse. L’engagement des jeunesses actuelles diffèrent de celle des jeunesses précédentes. Le rapport au temps, à la rapidité, à la finitude amène un positionnement dans l’instant et moins dans la durée. Urgence climatique, positionnement politique, travail, découverte du monde, importance de l’équilibre personnel, autant de lieux où une partie de la jeunesse est très engagée. Celle-ci est particulièrement attentives aux équilibres individuels qui questionnent le mode de management des dernières décennies : Le travail n’est plus une valeur centrale mais s‘intègre dans un projet de vie.   

 

  • Le positionnement dans le rapport à l’autre : 

Un des éléments qui nous semble caractéristiques des jeunesses rencontrées est le positionnement vis-à-vis des autres. Par exemple l’intergénérationnel et le rapport de verticalité n’a plus la même prégnance que par le passé. Ainsi, ce mode de fonctionnement est souvent déroutant pour l’entreprise, les organisations pour qui l’assujettissement était la règle. Pendant revanche, dans un contexte de confiance mutuelle, la coopération et le désir de co-construction sont très présents. Peut être seraient il les maîtres de la participation ? 

Raconte-nous notre histoire

“Raconte-nous notre histoire” ou comment les petites histoires font la grande histoire commune.

L’enjeu  

Saint Denis de la Réunion – Comment croiser les cultures, les identités, permettre la découverte de l’autre au-delà des représentations : invisibles, classes sociales différentes, ennemis en puissance, faciliter l’interconnaissance – Comment s’approprier, se ré-approprier les lieux de vie du quartier, de l’école maternelle à l’EHPAD, du monument aux services divers ?  

 

A l’initiative du Conseil d’Action Citoyenne, de mobiliser les habitants, de “comment les faire sortir de chez eux”, le jeu de piste prend une forme de contre-pied en se proposant “d’aller vers”. Vers l’autre: l’immigré dans son histoire de vie et sa présence au quartier, l’ancien dans sa connaissance de l’histoire et de l’évolution du quartier, l’élève dans sa vision du monde, etc.

Le fondement est de permettre l’expression des histoires singulières de chacun qui construisent l’histoire collective et de partager.  

 

C’est autant dans le processus de création du jeu que dans sa mise en œuvre que le dispositif proposé prend du sens.  

 

Le Principe :  

Créer un jeu de questionnement qui amène les équipes formées à aller rencontrer des “témoins” de la vie du quartier. Ces derniers sont à définir pour leur représentativité d’éléments singuliers du quartier, culture, lieu (ex : école, service, structures spécifiques). 

 

Les étapes : 

1 – Repérage de la diversité et des singularités du quartier,  

  • Populations, origines, tranches d’âges positionnement,  
  • Lieux :  écoles, ehpad, structures diverses, espace de rencontre, place, monuments. 
  • Les lieux qui vivent bien mais aussi ceux qui souffrent, les lieux oubliés, etc. 

 

2 – Se questionner au sein du Conseil d’action citoyenne :  

  • Qu’est-ce qui fait peur chez les autres, nos représentations 
  • En quoi ce qu’on rejette ou ce à quoi on ne pense pas, peuvent être des pépites ? 
  • Qu’est-ce qu’ils auraient à nous apprendre ? 
  • Comment on va à leur rencontre ? 

 

3 – Les pépites du quartier   

  • Exemple migrant et connaissance de l’histoire spécifique,  
  • Professionnels, jeunes, moins jeunes 

Aller à leur rencontre, leur expliciter le jeu pour les inclure dans le travail. 

Les accompagner dans l’expression de leur témoignage  

 

4 – Créer le jeu de piste, les déplacements, les lieux où les équipes devront aller rencontrer les personnes choisies, experts de terrains sur chaque sujet,  

 

5 – Créer des équipes diversifiées de 4 à 6 personnes (jeunes et anciens… différentes nationalités). Définir le nombre d’équipes. Le lien avec les structures, écoles, collèges, lieu de rencontres, EHPAD, permet de travailler à la construction des équipes. 

 

6 – Lancer le Jeu : Chaque équipe doit aller à la rencontre des experts pour comprendre quelque chose de plus de son quartier. Déambulation dans le quartier. 

 

7 – Faire événement : créer une manifestation avec toutes les équipes, et les personnes qui ont été interviewées. Présentation des découvertes. 

 

Le jeu de piste permet un maillage à plusieurs niveaux. D’abord, des équipes inattendues qui vont chercher ensemble, mais aussi la mise en avant d’acteurs du quartier méconnu, l’interconnaissance et la construction: une identité plurielle, au-delà des individualités de chacun.  

Inventer demain avec les jeunesses

A partir de notre place dans la société, de nos propres projections et des rapports intergénérationnels, comment favoriser la rencontre et trouver des éléments qui permettent de dépasser les représentations et de coopérer ? 

Notre Dispositif : mettre en dialogue les jeunesses et travailler la transversalité des professionnels 

  • D’un côté, réunir des jeunes, ruraux, urbains, périurbains de différentes classes sociales et origines, visibles ou invisibles   
  • De l’autre, faire intéragir différents acteurs en miroir, dirigeants et managers, anciens, acteurs divers de la société 

Finalité 

  • Écouter et prendre en compte les besoins de la jeunesse dans sa complexité 
  • Mettre mouvement et redonner du souffle aux acteurs et aux instances de travail: mettre un collectif au travail  
  • Coconstruire des propositions concrètes pour sortir des représentations et développer une vision collective tenant compte de la pluralité.  
  • Créer des “objets” de transmission des paroles, des rencontres, des pistes d’ouverture au travers de podcasts  

Nos questionnements : 

  • Comment aller vers, recueillir la parole d’une jeunesse plurielle ? Comment la soutenir pour (se) penser demain ? Quels besoins ? Envies ?  
  • Comment chacun interagit avec l’environnement parfois source d’incertitudes et de perception violente (effondrement climatique, rapport au travail, intergénérationnel, émeutes) suivant son vécu et ses différentes vies (familiale, sociale, scolaire, amicale) ?  
  • Comment permettre une plus grande diversité et reconnaissance à ceux qui n’y accèdent pas du fait de leur lieu de vie (versus être en relation avec le milieu où l’on brille, le rapport à soi, l’identité, le réseau d’appartenance) ? 
  • Qu’est-ce que cette jeunesse a à dire du monde ? et comment ensemble, sortir de la victimisation collective (colère, apathie, dépression), en s’ouvrant à sa propre légitimité et à la diversité, à la co-construction dans un soutien réciproque ? 
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La forme des groupes : 

          Ils rendent compte de la diversité des vécus, ils sont représentatifs des différentes classes sociales, environnement humain, conditions sociales diverses, urbain ou périphérique, rural. Il s’agit d’ouvrir au maximum le prisme pour prendre en compte les perceptions différentes et intégrer la complexité des vécus. 

          L’enjeu est moins de construire un groupe homogène, que de permettre aux diverses perceptions de s’exprimer, aux représentations variées de se confronter en s’appuyant sur la force de l’individualité dans le collectif. Les différents groupes sont amenés à se rencontrer.  

          Un travail parallèle est mis en place avec des personnes « plus âgées »: professionnels, encadrants qui se posent la question de l’intergénérationnel, de la difficulté pour certains à inclure les jeunes dans le milieu professionnel.  Une rencontre intergénérationnelle permettra de croiser les regards pour penser ensemble et inventer demain avec les jeunes et les moins jeunes.  

 

L’innovation du projet:

          Elle se situe dans les personnes choisies pour participer, dans l’accompagnement simultané de plusieurs territoires, dans le mode d’animation des groupes pour faciliter la confrontation des représentations et permettre une vision plurielle.