La jeunesse vient toujours questionner le monde établi sur ses principes. Les jeunesses contemporaines ont grandi dans le chaos, elles peuvent apprendre au monde à vivre avec. Comment faire avec elles, les écouter, dans leur diversité, dans les points communs ?

Les jeunesses nous interrogent

Nous sommes interpellés à plusieurs niveaux ces derniers mois : des questions sur l’accompagnement à l’inclusion des jeunesses. 

  • Des jeunesses au travail : une forme d’incompréhension, voire d’impuissance entre jeunes et managers. 

« Comment recruter, comment encadrer et travailler avec les jeunes qui passent dans les organisations ? »

 

  • Des jeunesses de milieu rural : appel d’un proviseur de lycée technique 

« Comment recréer de l’espérance dans un espace qui semble névrosé, sans avenir, moribond ? » 

 

  • Des jeunesses qui refusent le cadre scolaire : jeunes qui se projettent champion de football dans un club professionnel 

« Comment trouver sa place entre toute puissance et impuissance ? » 

 

  • Des jeunesses en errance : émeutes du début de l’été 2023 dans les quartiers populaires. « On a perdu les jeunes » Disent certains accompagnants qui travaillent depuis des décennies dans les quartiers) 

« Comment aller vers et « retrouver » cette jeunesse et l’accompagner ? » 

 

  • Les ”invisibles“ : enjeu fort de l’inclusion, si on ne veut pas développer des formes de radicalisation diverses.  

« Comment leur permettre de se sentir inclus dans une société où aujourd’hui ils ne voient pas leur place ? » 

 

  • Les relations intergénérationnelles :  envie de faire se rencontrer les jeunes et les anciens en EHPAD.  « On veut travailler l’intergénérationnel mais on ne sait pas mobiliser la population jeune, ado dans ce travail »  

« Comment donner le désir de connaître l’autre ? »  

Ces jeunesses qui questionnent 2

Les jeunesses, un problème  ou une solution ?  

Quelques soient les représentations de chacun, on ne peut faire qu’avec elles.  

Un environnement vecteur de troubles  

 Quelques éléments de contexte à propos de notre environnement, dans lequel les jeunes baignent depuis tout petit :

 

  •  Le dérèglement climatique : 

« Est-ce que quelqu’un est préoccupé réellement chez les décideurs ? » 

« Si on ne réagit pas dans 2 ans c’est foutu. »   

Le temps passe et quelques années après, les changements sont loin d’être à la hauteur de l’enjeu.  

Les jeunes ont grandi avec ces paradoxes, entre engagement individuel, parfois dans des collectifs, et passivité dans une forme d’impuissance généralisée. 

 

  • Certains médias de communication et de propagande  

Ils créent de nouveaux rapports à la connaissance : des vérités alternatives, des injonctions à croire et à se positionner, que ce soit dans la propagande de médias ou décideurs, ou de divers lobbyings.  Pas de place pour la complexité, pas de place pour douter, pas de place pour penser.   

 

  • La méritocratie et l’individualisme : 

D’une part l’ascenseur social semble en panne, mais on fait croire à chacun qu’il est entièrement responsable de sa réussite ou de son échec. L’individualisation des parcours se développe dans le milieu scolaire et universitaire. La question de l’environnement devient secondaire et le rapport au collectif n’est que très peu pris en compte.  

Dans certains milieux, la défiance envers les institutions grandit. La république perd du terrain au profit de communautarismes qu’ils soient culturels ou sociaux.  

 

  • Exister, se raconter sur les réseaux sociaux : 

Les réseaux sociaux sont devenus un espace de socialisation. Le besoin d’exister, d’être reconnu, de raconter l’histoire de sa vie et de faire collectif passe par les médias. Sans la rencontre physique, les réseaux sociaux déploient une ouverture au monde désinhibée. Ils amplifient positivement ou négativement la portée des échanges, de la reconnaissance au harcèlement violent voire à la haine.

 
 
La puissance des jeunesses :  

 

  • L’engagement : 

Il est différent selon les profils et les classes sociales, mais on ne peut parler de désengagement de la jeunesse. L’engagement des jeunesses actuelles diffèrent de celle des jeunesses précédentes. Le rapport au temps, à la rapidité, à la finitude amène un positionnement dans l’instant et moins dans la durée. Urgence climatique, positionnement politique, travail, découverte du monde, importance de l’équilibre personnel, autant de lieux où une partie de la jeunesse est très engagée. Celle-ci est particulièrement attentives aux équilibres individuels qui questionnent le mode de management des dernières décennies : Le travail n’est plus une valeur centrale mais s‘intègre dans un projet de vie.   

 

  • Le positionnement dans le rapport à l’autre : 

Un des éléments qui nous semble caractéristiques des jeunesses rencontrées est le positionnement vis-à-vis des autres. Par exemple l’intergénérationnel et le rapport de verticalité n’a plus la même prégnance que par le passé. Ainsi, ce mode de fonctionnement est souvent déroutant pour l’entreprise, les organisations pour qui l’assujettissement était la règle. Pendant revanche, dans un contexte de confiance mutuelle, la coopération et le désir de co-construction sont très présents. Peut être seraient il les maîtres de la participation ? 

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