Raconte-nous notre histoire

“Raconte-nous notre histoire” ou comment les petites histoires font la grande histoire commune.

L’enjeu  

Saint Denis de la Réunion – Comment croiser les cultures, les identités, permettre la découverte de l’autre au-delà des représentations : invisibles, classes sociales différentes, ennemis en puissance, faciliter l’interconnaissance – Comment s’approprier, se ré-approprier les lieux de vie du quartier, de l’école maternelle à l’EHPAD, du monument aux services divers ?  

 

A l’initiative du Conseil d’Action Citoyenne, de mobiliser les habitants, de “comment les faire sortir de chez eux”, le jeu de piste prend une forme de contre-pied en se proposant “d’aller vers”. Vers l’autre: l’immigré dans son histoire de vie et sa présence au quartier, l’ancien dans sa connaissance de l’histoire et de l’évolution du quartier, l’élève dans sa vision du monde, etc.

Le fondement est de permettre l’expression des histoires singulières de chacun qui construisent l’histoire collective et de partager.  

 

C’est autant dans le processus de création du jeu que dans sa mise en œuvre que le dispositif proposé prend du sens.  

 

Le Principe :  

Créer un jeu de questionnement qui amène les équipes formées à aller rencontrer des “témoins” de la vie du quartier. Ces derniers sont à définir pour leur représentativité d’éléments singuliers du quartier, culture, lieu (ex : école, service, structures spécifiques). 

 

Les étapes : 

1 – Repérage de la diversité et des singularités du quartier,  

  • Populations, origines, tranches d’âges positionnement,  
  • Lieux :  écoles, ehpad, structures diverses, espace de rencontre, place, monuments. 
  • Les lieux qui vivent bien mais aussi ceux qui souffrent, les lieux oubliés, etc. 

 

2 – Se questionner au sein du Conseil d’action citoyenne :  

  • Qu’est-ce qui fait peur chez les autres, nos représentations 
  • En quoi ce qu’on rejette ou ce à quoi on ne pense pas, peuvent être des pépites ? 
  • Qu’est-ce qu’ils auraient à nous apprendre ? 
  • Comment on va à leur rencontre ? 

 

3 – Les pépites du quartier   

  • Exemple migrant et connaissance de l’histoire spécifique,  
  • Professionnels, jeunes, moins jeunes 

Aller à leur rencontre, leur expliciter le jeu pour les inclure dans le travail. 

Les accompagner dans l’expression de leur témoignage  

 

4 – Créer le jeu de piste, les déplacements, les lieux où les équipes devront aller rencontrer les personnes choisies, experts de terrains sur chaque sujet,  

 

5 – Créer des équipes diversifiées de 4 à 6 personnes (jeunes et anciens… différentes nationalités). Définir le nombre d’équipes. Le lien avec les structures, écoles, collèges, lieu de rencontres, EHPAD, permet de travailler à la construction des équipes. 

 

6 – Lancer le Jeu : Chaque équipe doit aller à la rencontre des experts pour comprendre quelque chose de plus de son quartier. Déambulation dans le quartier. 

 

7 – Faire événement : créer une manifestation avec toutes les équipes, et les personnes qui ont été interviewées. Présentation des découvertes. 

 

Le jeu de piste permet un maillage à plusieurs niveaux. D’abord, des équipes inattendues qui vont chercher ensemble, mais aussi la mise en avant d’acteurs du quartier méconnu, l’interconnaissance et la construction: une identité plurielle, au-delà des individualités de chacun.  

Inventer demain avec les jeunesses

A partir de notre place dans la société, de nos propres projections et des rapports intergénérationnels, comment favoriser la rencontre et trouver des éléments qui permettent de dépasser les représentations et de coopérer ? 

Notre Dispositif : mettre en dialogue les jeunesses et travailler la transversalité des professionnels 

  • D’un côté, réunir des jeunes, ruraux, urbains, périurbains de différentes classes sociales et origines, visibles ou invisibles   
  • De l’autre, faire intéragir différents acteurs en miroir, dirigeants et managers, anciens, acteurs divers de la société 

Finalité 

  • Écouter et prendre en compte les besoins de la jeunesse dans sa complexité 
  • Mettre mouvement et redonner du souffle aux acteurs et aux instances de travail: mettre un collectif au travail  
  • Coconstruire des propositions concrètes pour sortir des représentations et développer une vision collective tenant compte de la pluralité.  
  • Créer des “objets” de transmission des paroles, des rencontres, des pistes d’ouverture au travers de podcasts  

Nos questionnements : 

  • Comment aller vers, recueillir la parole d’une jeunesse plurielle ? Comment la soutenir pour (se) penser demain ? Quels besoins ? Envies ?  
  • Comment chacun interagit avec l’environnement parfois source d’incertitudes et de perception violente (effondrement climatique, rapport au travail, intergénérationnel, émeutes) suivant son vécu et ses différentes vies (familiale, sociale, scolaire, amicale) ?  
  • Comment permettre une plus grande diversité et reconnaissance à ceux qui n’y accèdent pas du fait de leur lieu de vie (versus être en relation avec le milieu où l’on brille, le rapport à soi, l’identité, le réseau d’appartenance) ? 
  • Qu’est-ce que cette jeunesse a à dire du monde ? et comment ensemble, sortir de la victimisation collective (colère, apathie, dépression), en s’ouvrant à sa propre légitimité et à la diversité, à la co-construction dans un soutien réciproque ? 
inventer demain avec la jeunesse image 1

La forme des groupes : 

          Ils rendent compte de la diversité des vécus, ils sont représentatifs des différentes classes sociales, environnement humain, conditions sociales diverses, urbain ou périphérique, rural. Il s’agit d’ouvrir au maximum le prisme pour prendre en compte les perceptions différentes et intégrer la complexité des vécus. 

          L’enjeu est moins de construire un groupe homogène, que de permettre aux diverses perceptions de s’exprimer, aux représentations variées de se confronter en s’appuyant sur la force de l’individualité dans le collectif. Les différents groupes sont amenés à se rencontrer.  

          Un travail parallèle est mis en place avec des personnes « plus âgées »: professionnels, encadrants qui se posent la question de l’intergénérationnel, de la difficulté pour certains à inclure les jeunes dans le milieu professionnel.  Une rencontre intergénérationnelle permettra de croiser les regards pour penser ensemble et inventer demain avec les jeunes et les moins jeunes.  

 

L’innovation du projet:

          Elle se situe dans les personnes choisies pour participer, dans l’accompagnement simultané de plusieurs territoires, dans le mode d’animation des groupes pour faciliter la confrontation des représentations et permettre une vision plurielle.